Spintronique : la clé d'un numérique moins énergivore ?

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Maëlys T.Maëlys T.

Spintronique : la clé d'un numérique moins énergivore ?

Le 29 janvier dernier, le laboratoire grenoblois Spintec a débuté le programme et équipements prioritaires de recherche (PEPR) destiné à rendre l'électronique plus sobre, durable et souveraine. Dirigée par le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives) et le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), cette recherche en spintronique vise également à soutenir le développement d'objets et de villes connectées, tout en maîtrisant la quantité d'énergie consommée.

Approfondir les recherches en spintronique : quel intérêt ?

Notre système d'équipements numériques fonctionne grâce aux composants électroniques. Eux-mêmes marchant avec la détection, le déplacement et la création d'électrons : un procédé extrêmement énergivore. Pour réduire ce besoin en électricité, 140 chercheurs·ses grenoblois approfondiront les recherches sur la spintronique. Ce champ de recherches étudie le spin, à savoir ce qui permet à l'électron de se déplacer. En plus des facultés propres aux électrons, le spin apporte des propriétés de magnétisme que l'on retrouve dans un aimant ou dans une boussole.

Connue depuis les années 1990, la spintronique a déjà démontré ses prouesses en matière de stockage, de calcul informatique puis de mémoire MRam (Magnetic Random Access Memory, une technologie qui n'a encore jamais été proposée au grand public). Aujourd'hui, ces recherches visent à rendre les composants électroniques plus performants afin de générer des innovations dans d'autres domaines, tels que l'intelligence artificielle, l'automobile ou l'informatique quantique. La sobriété énergétique guide les différents projets de recherche.

Aujourd’hui, en seulement deux jours, nous produisons autant de données que sur la période allant du début de l’humanité à 2003 .

Vincent Gros, directeur du programme PERP SPIN pour le CNRS
20 à 30 %

part de la consommation mondiale d'électricité correspondant au numérique dès 2035

Source : CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives)

Il devient alors crucial de mettre au point des solutions moins énergivores et de se passer en partie de matériaux rares.

Avec un budget de plus de 38 millions d'euros répartis sur 6 ans, le PEPR SPIN pourra inciter la France et l'Europe à sécuriser leur savoir faire en électronique.

Les résultats et développements prévus dans le cadre du PEPR SPIN pourront s’inscrire dans la stratégie nationale sur les composants, systèmes et infrastructures numériques, ainsi que dans celui des nouvelles agences annoncées par le Président de la République le 7 décembre dernier. Au-delà, à l’échelle européenne, ils pourront apporter de nouvelles opportunités dans le cadre du programme European Chip Act, qui vise à retrouver la compétitivité et la résilience dans les technologies et applications des semi-conducteurs.

CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives)

Références :

[Photo de couverture : Milad Fakurian]

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