Réseaux sociaux : comment améliorer l'accessibilité de vos publications ?

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Nora VOISINNora VOISIN

4 min

Réseaux sociaux : comment améliorer l'accessibilité de vos publications ?

Sur les réseaux sociaux, de nombreux outils sont disponibles afin de rendre vos publications accessibles au plus grand nombre. Nul besoin de compétences techniques pour garantir l’accessibilité à vos posts, il suffit de passer en revue quelques points importants.

« Le pouvoir du web est dans son universalité. » déclarait un jour Tim Berners-Lee, créateur du World Wide Web. Les réseaux sociaux ne dérogent pas à la règle : des personnes du monde entier s'y connectent pour parler de toutes sortes de sujets. Pour faire en sorte que chacun·e puisse participer à la conversation, quelques habitudes vous permettront de rendre vos publications accessibles à tous·tes.

Renseigner du texte alternatif pour les images

Twitter, LinkedIn, Instagram, Facebook… la plupart des réseaux sociaux permettent désormais d’accompagner vos images d’une alternative textuelle. Ce champ, généralement appelé « texte alternatif », a été conçu pour afficher une courte description de votre visuel. Celle-ci n’apparaîtra pas en tant que telle dans votre publication, mais sera énoncée automatiquement aux utilisateurs·rices qui se servent d'un lecteur d’écran. Ainsi, les personnes mal- ou non-voyantes pourront en identifier le contenu.

Interface de publication de Facebook avec un option présente : Modifier le texte alternatif
Interface de Facebook expliquant comment remplir le champ texte alternatif : Décrivez votre photo pour les personnes atteintes de déficience visuelle.

Sur Instagram, il vous faudra accéder aux paramètres avancés de la photo en défilant vers le bas. Cliquez sur "Plus d’options", puis sur "Écrire un texte alternatif". Sur Facebook, il vous suffira de cliquer sur les points de suspension en haut à droite de votre photo : la même option apparaîtra.

Bon à savoir : les réseaux sociaux du groupe Meta, notamment Facebook et Instagram, génèrent systématiquement un texte alternatif à vos images. Cependant, il ne s’agit pas d’une technologie fiable à tous les coups. Il reste préférable de renseigner soi-même une légende afin d’éviter les textes trop longs ou erronés.

Enfin, dans le cas où l’image publiée ne transmet pas d’information particulière, il est recommandé de l’accompagner de la mention « image décorative » ou d’une périphrase similaire.

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Utiliser des couleurs contrastées

Toujours dans le domaine du visuel, il est important de porter une attention particulière aux contrastes. Si les utilisateurs·rices peuvent paramétrer leurs appareils pour renforcer le contraste de leurs interfaces, ces modifications n’auront que peu d’effet sur les éléments visuels que vous publierez. Ainsi, le mode contraste élevé d’un téléphone portable n’a aucune incidence sur les médias publiés sur un réseau social.

Si votre image ou vidéo contient du texte, assurez-vous que ce dernier soit facilement lisible par tous·tes. De nombreux outils en ligne permettent de tester objectivement le contraste de vos designs en renseignant les codes HEX des couleurs que vous utilisez.

Qu’est-ce qu’un code HEX ?

Les codes de couleurs hexadécimaux se composent du symbole # suivi de trois paires de chiffres représentant chacune la quantité de couleurs primaires RVB (rouge, vert, bleu) présentes dans la nuance choisie (source : Adobe).

Il est ainsi aisé d'utiliser une même couleur pour différent supports, et ce avec une extrême précision.

Quelques exemples de sites utiles :

Adobe Color vous permet de générer des palettes de couleurs complémentaires, qui assurent généralement une bonne lisibilité. L'interface propose également un vérificateur de contrastes.

Interface Adobe Color - Niveau ciblé WCAG 2.1 - Rapport de contraste 1,15 / 10
Interface Adobe Color - Niveau ciblé WCAG 2.1 - Rapport de contraste 18,6 / 10

Adobe Color fournit le rapport de contraste entre deux couleurs et peut proposer des alternatives.

Hex Naw vous permet de tester le contraste et l’accessibilité de tout un système de couleurs. Le site indique leur niveau d’harmonie ainsi que les combinaisons les plus ergonomiques – à noter qu’il n’est disponible qu’en anglais cependant.

Contrast Finder, un site un peu plus technique quant à lui, peut vous proposer des jeux de couleurs se rapprochant de votre palette initiale.

Ces trois outils gratuits assureront la conformité de vos visuels aux normes WCAG. Acronyme de Web Content Accessibility Guidelines (directives d’accessibilité au contenu Web en français), il s’agit d'un ensemble de directives à suivre pour l’accessibilité sur le Web. Publiées par le World Wide Web Consortium, principale organisation internationale de normalisation pour Internet, ces normes sont suivies dans le monde entier.

Sous-titrer les vidéos

Le sous-titrage des vidéos publiées sur les réseaux sociaux maximise leur impact visuel. Cette pratique est également essentielle pour faciliter la compréhension des formats audiovisuels pour les personnes sourdes ou malentendantes.

Des sous-titres sont générés automatiquement sur de nombreuses plateformes, mais il est rare qu’ils soient corrects et précis. En règle générale, il est possible de les modifier directement depuis l’interface du réseau social concerné.

Interface de Tiktok avec un bouton pour ajouter des sous-titres à droite de l'écran
Modification des sous-titres Tiktok, l'application parcourt les sous-titres en même temps que la vidéo.

TikTok permet de modifier les légendes des vidéo après les avoir générées.

Autrement, il est envisageable d’importer la transcription complète d’une vidéo au format .srt sur Instagram, Twitter, Facebook ou encore LinkedIn. Pour ce faire, le plus simple reste d’utiliser un générateur de sous-titres en ligne comme Happyscribe ou Adobe Express par exemple, qui proposent des versions gratuites. Enfin, vous pouvez également entreprendre de sous-titrer vous-même votre vidéo directement à l’aide d’un logiciel de montage qui vous est familier.

Une meilleure accessibilité pour tous·tes

D'autres habitudes permettront de rendre votre contenu plus accessible auprès d'une large audience :

  • L'utilisation de phrases courtes et concises permet de transmettre des informations claires aux personnes ayant des difficultés de lecture ou des troubles cognitifs.
  • Une mise en page structurée, à l’aide de titres et de listes à puces, aide à la navigation.
  • Pensez aux personnes photosensibles et soyez attentif·ve aux animations clignotantes, notamment quand vous utilisez des fichiers gif…
  • Utilisez les emojis avec parcimonie : il est préférable de ne pas s'en servir pour remplacer des mots ou des signes de ponctuation car ils rendent la transcription difficile ou confuse.

Ces réflexes pourraient être bénéfiques à bien plus de monde que vous ne le pensez. Par exemple, s’assurer de la bonne lisibilité de son site permet à un public de seniors d’en bénéficier également. D'autre part, celles·eux dont le français n’est pas la langue maternelle apprécieront l’emploi de phrases simples.

75%

des internautes regardent leurs vidéos sans le son

Source : Sharethrough (2021)

Ces utilisateurs·rices apprécieront probablement elles·eux aussi la présence de sous-titres.

En résumé, grâce aux conseils énoncés dans cet article, chacune de vos publications marquera un pas vers un Web plus inclusif et réellement accessible pour chacun·e.

Références :

[Photo de couverture : Oleg Laptev]

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