Andersen VS Stability AI : une première victoire des illustratrices contre l'IA ?

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Maëlys T.Maëlys T.

Andersen VS Stability AI : une première victoire des illustratrices contre l'IA ?

États-Unis : le 12 août dernier, la plainte collective des illustratrices Sarah Andersen, Kelly McKerman et Karla Ortiz contre Stability AI a pris un nouveau souffle. Après de nombreux refus, le juge fédéral Orrick a finalement réclamé que la plainte soit poursuivie. Ce procès pourrait-il marquer le début d'une victoire pour les artistes ? Retour sur l'affaire.

Accompagnées par l'avocat Me Matthew Butterick (déjà habitué à mener des procès contre les géants des IA génératives), les trois illustratrices ont déposée en janvier 2023 une plainte pour violation de droit d'auteurs et de marque. La plainte se concentre sur l'utilisation d’œuvres légalement protégés, mais récupérées par Stable Diffusion. Fruit de la collaboration entre Midjourney et Stability AI, cet outil génère des images hyperréalistes à partir d'un prompt (instructions transmises à une intelligence artificielle).

A la suite des derniers apports effectués par les plaignantes, le juge fédéral Orrick a considéré ce mois-ci que cet outil a pu être entraîné à partir d'une banque constituée de millions d'images, et susceptible de contenir des contenus protégés. Sa programmation a pu potentiellement faciliter la violation des droits d'auteurs.

Pour vérifier cette hypothèse, le juge a réclamé que les entreprises impliquées envoient des informations sur les données utilisées pour rendre leur IA fonctionnelle. Elles doivent également préciser si des images protégées étaient incluses dans le programme d'entraînement. Si oui, en quelle quantité et de quelle manière ?

Non, cela ne signifie pas que nous avons gagné. Au contraire, cela signifie simplement que nous pouvons commencer : nous pouvons entamer la phase de découverte et mettre l'affaire sur la voie du procès. Mais c'est une étape importante pour l'affaire, qui avait été suspendue pendant plus de 18 mois.

Matthew Butterick

Pour répondre aux détracteurs·rices de ses clientes, il soutient : " L'IA générative ne représente pas seulement un danger pour la santé économique des artistes. Il empiète sans état d’âme sur un certain habitat intellectuel et émotionnel qui leur est propre, bref sur leur personnalité".

Références :

[Photo de couverture : Alexander Grey]

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