Élections européennes : quelle place pour le numérique ? Tout dépend des partis...
Le 9 juin 2024 auront lieu les élections européennes. Pour permettre aux citoyen·nes de faire leur choix, les médias se mobilisent : les débats télévisés sont diffusés en direct puis retransmis sur Youtube, et les interviews se multiplient. Agriculture, économie, défense, emploi, immigration... autant de sujets sur lesquels chacune des listes prend position. Mais quelles sont leurs propositions concernant le numérique ? A l'approche du scrutin, nous vous proposons de les découvrir.
Bon à savoir : dans cet article, l'ordre d'apparition des partis correspond à celui des panneaux d'affichage que vous retrouverez devant votre mairie. Par ailleurs, certaines listes n'ont pas communiqué, à ce jour, de propositions concernant le numérique : elles ne figurent donc pas dans ce récapitulatif.
Sommaire
- La France fière, menée par Marion Maréchal et soutenue par Eric Zemmour
- La France Insoumise : Union populaire
- La France revient ! Avec Jordan Bardella et Marine Le Pen
- Europe Écologie
- Parti animaliste - les animaux comptent, votre voix aussi
- Parti pirate
- Besoin d'Europe
- Equinoxe : écologie pratique et renouveau démocratique
- La droite pour faire entendre la voix de la France en Europe
- L'Europe ça suffit !
- Réveiller l'Europe
- Europe territoires écologie
- Gauche unie pour le monde du travail soutenue par Fabien Roussel
- Ecologie au centre
- ❌ 0% publicité
- 🫀 100% du contenu écrit par un·e humain·e
- ✏️ Le dessin du mois réalisé par le dessinateur Théo Schulthess
- 💡 Le meilleur du numérique responsable
La France fière, menée par Marion Maréchal et soutenue par Eric Zemmour

Tête de liste : Marion Maréchal
Propositions :
- Prioriser l’apprentissage et la formation professionnelle dans les métiers en tension ou les industries d’avenir, et notamment les métiers en lien avec le domaine du numérique.
- Les Français doivent pouvoir continuer à utiliser tous les moyens de paiement traditionnels. Ainsi, il faut s’assurer que l’Euro-numérique ne remplace pas les autres moyens de paiement.
- Souveraineté numérique : Relocaliser sur le sol européen les données numériques des sociétés et des particuliers européens de manière à ce que l’Europe retrouve entièrement sa souveraineté numérique. Cela passe notamment par la construction et la sécurisation des data centers afin d’assurer notre souveraineté dans ce domaine.
- Intensifier la recherche en numérique en impulsant notamment des programmes de recherche en robotique, en intelligence artificielle et en numérique de façon à moderniser les entreprises, aider les « métiers en tension » et limiter l’immigration.
- En matière d’intelligence artificielle, il convient de favoriser et stimuler l’écosystème entrepreneurial européen tout en incluant des garde-fous éthiques conformes à nos valeurs, sans pour autant mettre en place un excès de normes de manière à maintenir la compétitivité.
- Renégocier l’IA Act.
- Viser la souveraineté pour le matériel informatique et les logiciels employés dans les institutions.
La France Insoumise : Union populaire

Tête de liste : Manon Aubry
Propositions :
- Inscrire la neutralité du net, c’est-à-dire l’accès égal de chacun et l’égalité de traitement, dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.
- Renforcer les dispositions des règlements sur les services numériques pour mieux encadrer l’activité des GAFAM et garantir la protection des citoyens.
- Refuser tout accord d’exfiltration de données personnelles et stratégiques en dehors de l’espace français et de l’Union européenne.
- Investir dans la recherche publique, notamment sur les nouvelles technologies, et développer les coopérations entre universités et centres de recherches européens en sortant de la logique des partenariats publics privés.
- Réformer le système mondial des droits de propriété intellectuelle pour soutenir le transfert des nouvelles technologies écologiquement durables.
- Planifier une politique ambitieuse de câbles internet sous-marins transcontinentaux alternatifs à ceux transitant pour le Royaume-Uni et les États-Unis et concurrençant la progression des câbles tirés par les grandes multinationales du numérique.
- Planifier une politique ambitieuse de super-calculateurs et de relocalisation des infrastructures numériques (nœuds internet, data centers) davantage décentralisée sur le territoire européen.
- Lutter contre l’introduction de brevets dans l’industrie logicielle qui sont un outil de domination pour les grandes entreprises au détriment de l’autonomie et de la capacité d’innovation des PME.
- Soutenir une planification numérique axée sur les secteurs du logiciel libre.
- Développer une politique de modération des contenus en ligne alternative et inclusive, transparente dans ses algorithmes et respectueuse des travailleurs des plateformes de microtravail (modération en ligne, assistance des intelligences artificielles) avec une rémunération décente.
- Inciter les États-membres à faire passer les « coffres à butin » payants (ou loot box payantes) dans la juridiction des régulateurs de jeux d’argent.
- Investir dans une planification écologique du numérique : favoriser le codage vert et le low tech, instaurer des critères techniques et environnementaux permettant aux utilisateurs d’opérer des choix éclairés de services de stockage en ligne.
- Garantir un euro numérique 100% public, qui ne soit ni développé ni commercialisé par des plateformes privées, qui respecte la vie privée des usagers et ne remplace pas l’argent liquide.
- Renforcer drastiquement la régulation européenne sur le secteur des crypto monnaies et interdire les pratiques les plus spéculatives ou nuisibles sur le plan environnemental.
- Adopter une réglementation européenne permettant aux collectivités de réellement restreindre les activités des plateformes type Airbnb afin de soulager le marché locatif et d’éviter l’explosion des prix.
- Adopter une directive sur la santé et la sécurité des travailleurs relative aux risques psychosociaux, notamment la reconnaissance et la prévention des burnout, le droit à la déconnexion ainsi que le droit d’arrêt de travail en cas de chaleur extrême sans perte de salaire, porter un objectif zéro mort au travail.
- Élargir le Programme d’Options Spécifiques à l’Éloignement et à l’Insularité (POSEI) aux domaines de la pêche artisanale, des transports, de la connectivité, de l’énergie et du numérique.
- Établir un plan européen de sobriété, mettre fin au gaspillage et à l’obsolescence programmée, renforcer le recyclage, garantir la réparabilité des objets électroniques, bannir la publicité lumineuse et la destruction des stocks de marchandises invendues.
- Assurer la protection du secret des sources des journalistes, avec l’interdiction d’utilisation de logiciels espions contre la presse, que ce soit le fait d’États ou d’entreprises.
- Créer un observatoire européen de la liberté d’information dans l’Union européenne doté d’un mécanisme d’alerte, afin de surveiller les entraves au travail des journalistes (procédures-baillons, logiciels espions, violences lors de manifestations,…), les manques de transparence en matière de propriété des médias, les manquements en matière de pluralisme et de liberté éditoriale.
- S’opposer à la marchandisation du service public d’éducation et à sa privatisation ainsi qu’aux pressions des lobbies, GAFAM - Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft - et intérêts économiques sous la forme par exemple de fondations financées par des entreprises, du mécénat, de la sponsorisation d’établissements, d’équipements informatiques –hardware et software – ou de diplômes.
- Soutenir dans le cadre de l’ONU l’élaboration d’instruments internationaux de protection et de régulation de l’accès et de la gestion des biens publics mondiaux : pôles, haute mer, atmosphère, espace extra-atmosphérique, biomes, cyberespace, intelligence artificielle.
La France revient ! Avec Jordan Bardella et Marine Le Pen

Tête de liste : Jordan Bardella
Constats sur le numérique :
L’Europe ne peut pas se permettre de n’être que le spectateur passif de la Quatrième révolution industrielle, marquée notamment par l’essor de l’Intelligence artificielle : c’est la grande révolution technologique de ce siècle. Le risque serait d’en subir les développements, plutôt que de les maîtriser et de pouvoir ainsi les mettre au service du bien commun de la société, de l’efficacité et de la puissance.
L’échelon européen constitue un atout incontestable pour l’émergence de champions technologiques et de solutions souveraines en la matière. L’IA a en effet besoin de calculateurs et d’algorithmes d’apprentissage puissants, ce que permet l’abondance de données au sein du marché européen.
Le retard inquiétant de l’Europe sur le duopole sino-américain a poussé l’Union européenne à prendre des initiatives, mais celles-ci visent avant tout la régulation de l’IA ou le respect de normes tandis que l’ambition politique d’une indépendance technologique est à ce jour inexistante.
Propositions :
- Développer des coopérations industrielles et techniques sur les grands projets d’avenir : aérospatial, Défense, intelligence artificielle, cloud européen pour stocker nos données stratégiques, filière hydrogène, ou encore voiture propre.
- Défendre la constitution d’un cloud souverain européen, et non d’un simple « cloud de confiance » perméable aux ingérences juridiques américaines et chinoises.
- Élargir les domaines éligibles aux Projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC) et en assouplir les règles d’accès afin de créer un environnement complet en faveur de l’Intelligence artificielle.
- Revoir les règles de la concurrence européenne pour autoriser la concentration des acteurs et créer des champions européens du numérique qui atteindront ainsi une taille critique au niveau mondial.
- Combler les dépendances stratégiques dans le domaine de la Défense : l’IA est déjà une réalité sur les théâtres d’opérations (aide à la prise de décision, collecte et traitement du renseignement, analyse d’images satellites, etc.) et cette tendance va s’amplifier. L’Europe technologique doit aider les forces armées nationales à se doter d’applications et de solutions ne souffrant d’aucune dépendance critique.
Europe Écologie

Tête de liste : Marie Toussaint
Constats sur le numérique :
Sur le numérique, nous souhaitons Orienter les pratiques numériques vers :
la sobriété, la réparabilité (car l’empreinte environnementale du numérique est d’abord une empreinte matérielle), la circularité et l’efficacité énergétique,
la lutte contre les inégalités et les discriminations, la résilience des communautés face aux crises, la décentralisation des pouvoirs économiques et la lutte contre les oligopoles.
L’impact environnemental du secteur numérique représente déjà 4,2% des émissions de gaz à effets de serre et 9,3% de la consommation énergétique de l’Europe. Si la transition écologique est une nécessité pour nos sociétés, le numérique est un outil que nous souhaitons évaluer et intégrer dans le respect de l’intérêt général et de la planète.
Le développement rapide des nouvelles technologies numériques, mais aussi les transformations de l’économie de l’information et de la structuration des médias soulèvent des enjeux cruciaux. Les évolutions technologiques doivent répondre à nos besoins et servir les intérêts de la société et pas uniquement les intérêts privés. Les élections, les référendums et les discours politiques sont de plus en plus sujets à des influences étrangères, à de la désinformation construite et organisée. Ce rapt démocratique accentué par les nouvelles technologies ne peut plus durer et l’Europe a les moyens d’y mettre fin.
Nous voulons que l’Union européenne, grâce à son caractère continental et sa puissance économique, nous protège des dérives non-démocratiques des États membres, qu’elle protège également notre vie privée et nos droits politiques et qu’elle garantisse un développement numérique au service de nos besoins.
Les citoyen·ne·s doivent pouvoir choisir leur avenir numérique à travers l’usage des services en ligne et des outils et en étant protégé·e·s des violations de leurs droits et libertés.
Le développement de l’intelligence artificielle vient profondément changer notre contrat social. La façon dont nous régulons l’IA aujourd’hui va impacter la confiance que nous aurons dans ces outils dans les années à venir. Nous devons nous assurer que les systèmes d’intelligence artificielle sont ancrés dans le respect des droits fondamentaux et des principes de nos sociétés démocratiques, qu’ils sont non discriminatoires, centrés sur l’humain·e et respectent les limites planétaires.
Propositions :
- Encadrer les consommations des datacenters sur le sol européen, sur l’énergie, l’eau et les gaz et substances de refroidissement. Nous devons garantir leur juste répartition sur le territoire et prendre en compte leur consommation au vu des ressources localement disponibles pour éviter que celles-ci soient soustraites aux besoins locaux. Le secteur numérique doit être alimenté en énergies renouvelables. Rendre la récupération de chaleur issue des datacenters obligatoire.
- Interdire le surdimensionnement des centres de stockage qui dédoublent les données (parfois 6 ou 7 fois) et entraînent une consommation inutile mais massive en électricité : 30% des équipements sont allumés sans servir et certains datacenters gaspillent jusqu’à 90% de l’électricité qu’ils consomment.
- Systématiser les études d'impacts pour les grandes infrastructures afin de permettre une évaluation coût-bénéfice de leur impact environnemental et de leurs apports sociétaux.
- Exiger la transparence sur la localisation, le nombre et l'impact environnemental des datacenters.
- Mettre en place des consultations et décisions citoyennes sur les grands projets d'infrastructures numériques et les financements publics dédiés au secteur.
- Rendre obligatoire l’affichage de la performance environnementale des produits et services numériques pour que les consommateur·ice·s soient en mesure de consommer en connaissance de cause. Mettre fin au renouvellement prématuré des terminaux électroniques, qui représentent plusieurs millions d’objets chaque année et constituent la part majoritaire du secteur du numérique.
- Établir des critères et des objectifs obligatoires de durabilité dans les achats publics.
- S’appuyer sur le numérique pour améliorer la planification et la gestion des réseaux énergétiques, afin d’équilibrer les volumes de production des énergies renouvelables. Un grand plan de planification et de gestion doit être développé, basé sur le pilotage des données, pour optimiser les flux d’énergie et influer aussi sur les prix.
- Briser le monopole des GAFAM en Europe en garantissant l'interopérabilité des services numériques en s’appuyant sur les acquis du Digital Market Act, à élargir à d’autres activités monopolistiques que celles actuellement couvertes.
- Soutenir le développement d’alternatives européennes aux GAFAM, en sortant de la logique de géants oligopolistiques, avec des investissements européens ciblés vers la souveraineté numérique européenne, le développement de logiciels libres et la contribution des acteurs du numériques à la transition juste.
- Taxer les GAFAM et confier à la Commission la vérification des impôts payés sur le continent pour qu’ils correspondent à l’activité qui y est réalisée.
- Assurer aux Européen·ne·s un droit de ne pas être traqué·e·s en ligne, en encadrant la publicité ciblée privilégiant la publicité contextuelle et en assurant la gratuité du droit à la vie privée en ligne.
- Garantir une réactivité législative en matière d’intelligence artificielle (IA) en créant une instance de suivi des innovations technologiques et une réadaptation rapide du cadre réglementaire en la matière. Cette gouvernance, composée d’expert·e·s, parlementaires et de citoyen·ne·s, devra à la fois s’assurer de la non-obsolescence des textes européens, mais aussi déclencher des alertes en cas de déploiements technologiques non conformes avec les objectifs environnementaux et la défense des droits humains.
- Lutter contre l’automatisation de toutes les discriminations en encadrant l’impact sur les droits fondamentaux des systèmes algorithmiques et en faisant de la non-discrimination un principe obligatoire de tout traitement algorithmique.
- Lutter contre les algorithmes de contrôle social en interdisant particulièrement le profilage/scoring des bénéficiaires d’aides et services publics.
Parti animaliste - les animaux comptent, votre voix aussi

Tête de liste : Hélène Thouy
Propositions :
- Financer le développement de techniques et de technologies visant à prévenir les collisions entre les animaux et les véhicules.
- Mandater des groupes d’experts au sujet de l’exposition des animaux aux champs électromagnétiques afin, le cas échéant, de recommander la révision des valeurs limites d’exposition.
- Diffuser et financer, dans l’enseignement supérieur, les méthodes d’enseignement sans utilisation d’animaux (vidéos, logiciels de simulations, réalité virtuelle, mannequins…)
- Mettre en place une vidéosurveillance systématique dans tous les lieux engendrant des souffrances aux animaux (abattoirs, bateaux de pêche, laboratoires, zoos, animaleries, arènes…) et créer une autorité européenne de contrôle.
- Mettre en place une vidéosurveillance systématique sur tous les sites d’abattage, dans l’objectif d’adapter la charge de travail physique et psychologique aux capacités humaines et d’éviter les dérives maltraitantes.
- Fixer un contrôle annuel minimal inopiné concernant le respect des règles de protection animale et visant tout détenteur d’animaux à des fins économiques, et rendre public, en open data, tous ces rapports d’inspection dans un délai maximal d’un mois après le contrôle.
- Publier, en open data, toutes les rencontres entre lobbyistes et représentants de l’Union européenne (députés, commissaires, fonctionnaires, assistants, membres de cabinet…).
Parti pirate
Tête de liste : Caroline Zorn
Propositions :
- Inclure le droit à la « participation numérique » dans la Charte européenne des droits fondamentaux.
- Préserver la neutralité du Net en interdisant la restriction ou la priorisation basée sur la nature du contenu/service et en limitant les mesures de gestion du trafic pour des raisons techniques et appliquées de manière claire et transparente.
- Renforcer à l’interopérabilité entre les plateformes numériques et en particulier en étendant le droit de l’Union européenne en la matière aux réseaux sociaux.
- Obliger les fabricants commerciaux d’appareils à fournir régulièrement des mises à jour de sécurité pendant une période raisonnable et les contraindre à rendre public le code source et les outils de développement nécessaire à la maintenance de solution encore largement utilisée.
- Renforcer la résilience de l’Europe face aux menaces actuelles et futures de guerres hybrides, de désinformation, de cyber-attaques et de coercition économique.
- Règlementer l’IA afin de garantir que chaque citoyen de l’UE puisse en bénéficier.
- L’impact environnemental du secteur est à relativiser, il faut aussi intégrer les gains énergétiques globaux que permet le numérique.
Besoin d'Europe

Tête de liste : Valérie Hayer
Constats sur le numérique :
Réguler les géants du numérique, nous l’avons fait : pour lutter contre la diffusion des discours de haine et leur imposer le retrait des contenus terroristes.
Propositions :
- Numérique : 5 ans pour des capacités de calcul de rang mondial, dont 3 des 5 supercalculateurs parmi les plus puissants au monde.
- Mieux protéger nos enfants avec la majorité numérique à 15 ans sur les réseaux sociaux, le contrôle parental par défaut sur les mobiles et la vérification systématique de l’âge pour l’accès aux sites internet interdits aux mineurs.
- Favoriser l’émergence de champions européens dans le développement des jeux vidéo et valoriser les talents du e-sport.
- Développer Erasmus pour tous les jeunes : en primaire, des jumelages numériques dans toutes les écoles européennes.
- L’investissement privé s’appuiera sur une « Union de l’épargne et de l’investissement », pour permettre à l’épargne européenne d’être investie en Europe dans l’innovation et les transitions verte et numérique.
Equinoxe : écologie pratique et renouveau démocratique

Tête de liste : Marine Cholley
Propositions :
- Encadrer plus strictement l’ensemble des acteurs numériques en interdisant notamment la collecte de données personnelles à but commercial et les techniques de captage de l’attention.
- Réguler les services d’intelligence artificielle pour répondre aux enjeux éthiques, sociaux et économiques et exiger de la transparence sur les algorithmes.
- Protéger les mineurs en obligeant l’ensemble des plateformes jugées à risque de vérifier l’âge des visiteurs.
- Ré-humaniser les démarches du quotidien en préservant plusieurs modalités d’accès non dématérialisées aux services publics et aux achats courants.
La droite pour faire entendre la voix de la France en Europe

Tête de liste : François-Xavier Bellamy
Propositions :
- Investir massivement dans l'intelligence artificielle pour ne pas se laisser distancer par d'autres puissances. Plutôt que de se concentrer sur les normes, l'Union européenne doit investir dans des projets concrets.
- Créer un Fond européen pour accompagner les transformations économiques liées à la révolution de l'intelligence artificielle.
- Développer un plan pour faire émerger des champions européens dans l'intelligence artificielle et la cybersécurité.
- Établir un véritable droit de propriété sur les données personnelles en laissant chaque individu choisir ce qu'il souhaite en faire (les protéger ou les exposer).
- Interdire les plateformes et réseaux sociaux sous le contrôle de gouvernements autoritaires, comme TikTok.
- Interdire l'accès des réseaux sociaux aux jeunes de moins de 15 ans au sein de l'Union européenne, en créant une "majorité numérique".
- Créer un livret d'épargne européen pour financer les secteurs stratégiques. Il serait alors destiné à orienter l'épargne privée vers des secteurs stratégiques tels que la défense, le numérique, les biotechnologies et la transition écologique.
L'Europe ça suffit !

Tête de liste : Florian Philippot
Propositions :
- Rejeter l'identité numérique européenne, première étape vers le crédit social à la chinoise !
- Défendre la liberté d'expression contre la censure des réseaux sociaux.
- Constitutionnaliser l'argent liquide, gage de liberté, et refuser l'euro numérique, outil de surveillance généralisée.
Réveiller l'Europe

Tête de liste : Raphael Glucksmann
- Assurer la souveraineté industrielle européenne en développant une politique industrielle du numérique offensive, en créant un fonds souverain pour investir dans le numérique, en imposant des obligations de financement sur le territoire européen aux géants étrangers (les Gafam et les Batx) en contrepartie de l’accès à notre marché et en poussant un accord international sur l’intelligence artificielle.
- Améliorer les conditions de travail en assurant la protection des droits sociaux et fondamentaux des travailleurs par une directive sur l’utilisation de l’IA et des nouveaux outils numériques dans le monde du travail (mode de recrutement, surveillance et contrôle, etc.).
- Lutter contre la fracture numérique et imposer que tout investissement privé dans le numérique s’accompagne de financements pour renforcer les infrastructures et services numériques dans les territoires ruraux.
- Garantir l’accessibilité universelle au numérique aux personnes en situation de handicap.
- Associer à la transition numérique de l’Union européenne une révolution démocratique, notamment via l’éducation au numérique pour tous, pour assurer la maîtrise des services numériques par l’ensemble des citoyens. Soutenir une politique ambitieuse d’« open data » (données publiques), améliorant le droit d’accès aux informations publiques des citoyens.
- L’Europe de l’intelligence artificielle :
- Engager à l’échelle européenne une réflexion commune sur les intelligences artificielles dans le secteur culturel et artistique (protection du droit d’auteur, coût environnemental des intelligences artificielles, etc.).
- Assurer la protection des créateurs et ayants droit dans le marché européen de l’intelligence artificielle générative.
- S’assurer qu’un contrôle humain et une approche non-discriminatoire sont appliqués à l’ensemble des services numériques faisant appel à l’intelligence artificielle – et en particulier l’intelligence artificielle générative.
- Réguler l’espace numérique et les réseaux sociaux à la jeune génération de manière à lutter contre le cyberharcèlement, les pratiques abusives, la manipulation de l’information et les ingérences étrangères en ligne, assurer l’éducation aux médias et au numérique partout en Europe.
- Mutualiser les dettes européennes pour soutenir, entre autres, les grands projets européens en matière de numérique.
Europe territoires écologie

Tête de liste : Guillaume Lacroix
Propositions :
- Faire de l’UE le champion de l’IA humaniste, durable et maîtrisée en renforçant la sécurité des données à caractère personnel et la lutte contre la cybermalveillance.
- Créer un Défenseur des droits européen pour développer des standards communs pour éviter les biais algorithmiques et garantir l’audit obligatoire des IA les plus sensibles pour empêcher les discriminations. Il sera aussi chargé de superviser la mise en œuvre de la réglementation sur l’IA, d'évaluer ses impacts sociétaux et de sanctionner les entreprises ne respectant pas les règles.
- Accompagner l’évolution des métiers provoquée par l’IA à travers la création d’un fonds dédié. Celui-ci sera opéré par le Défenseur des droits numériques précédemment créé et soutiendra la formation et la requalification des travailleurs salariés ou indépendants, axé sur les compétences numériques.
- Renforcer la mise en œuvre du RGPD et sa supervision afin de garantir le droit fondamental à la vie privée.
- Éduquer et sensibiliser à l’échelle européenne à la valeur des données à caractère personnel et aux méthodes de protection de ces données car ”on a tous quelque chose à cacher”.
- Harmoniser la législation sur les droits des femmes de la façon la plus progressiste au sein de l'Union. Créer un fonds européen pour lutter contre les violences faites aux femmes, y compris les violences numériques.
- Affirmer la puissance de l’Europe en consolidant une défense européenne opérationnelle en favorisant l’émergence d’un pilier européen de l’OTAN et en développant la coopération entre armées européennes, la préférence communautaire sur l’achat d’armes et une doctrine de cyberdéfense.
- Approfondir la politique de l’UE en matière de cyberdéfense et de lutte contre les ingérences étrangères.
- Créer un “Netflix européen” pour accéder à toutes les productions culturelles financées par les fonds publics.
- Mettre en place une Assurance transitions emplois adossée à un Compte individuel de formation au niveau européen. Les transitions numériques et climatiques auxquelles l’UE est confrontée obligent les travailleurs à changer d’emplois au cours de leur vie professionnelle. Il est important d’accompagner les transitions des secteurs en difficulté vers les secteurs en expansion.
Gauche unie pour le monde du travail soutenue par Fabien Roussel

Tête de liste : Léon Deffontaines
Constats sur le numérique :
Ces dernières années, l’Union européenne a légiféré sur le numérique en partant d’un principe clair : ce qui est illégal hors ligne doit l’être aussi en ligne. Nous veillerons à ce qu’Internet ne soit pas une zone de non-droit et à ce que les règles françaises et européennes soient appliquées et renforcées.
Nous devons mettre fin au monopole des Gafam et autres grandes plateformes, et les réguler. L’objectif est que leurs contenus ne portent pas atteinte à la dignité humaine (modération, retrait, interdiction...) et qu’ils ne puissent plus contourner la loi en instrumentalisant le droit de la concurrence ou en appliquant les règles nord-américaines au détriment des règles européennes.
Nous voulons également construire une industrie européenne du numérique permettant de répondre aux besoins des populations et garantissant la neutralité du Net au niveau continental.
Propositions :
- Nous luttons contre la fraude dans le commerce électronique. Les produits vendus sur les places de marché en ligne seraient non conformes/dangereux sans compter la contrefaçon. Nous sommes favorables à l’obligation, pour ces plateformes numériques, d’identifier les vendeurs qu’ils hébergent, de retirer de leur site les produits dangereux ou contrefaits, et de prendre en charge les dégâts provoqués par ces produits.
- Nous soutenons la construction d’un cloud européen. Des infrastructures publiques, fiables et sécurisées de stockage des données sensibles doivent être mises en place, afin que des agences ou gouvernements étrangers n’accèdent plus à nos services et données numériques sensibles. C’est pourquoi nous soutenons des projets tels que le cloud de nouvelle génération (PIIEC), qui réunit déjà 11 pays, dont la France.
- Nous nous battons pour la participation des grandes entreprises consommatrices de flux numérique (Gafam, plateformes de type Netflix ou Amazon Prime) au financement des infrastructures Internet dans chaque État-membre, au prorata des flux consommés.
- Nous voulons reconstruire une filière nationale et européenne des composants électroniques (processeurs, mémoires…). Elle devrait être orientée notamment vers les développements de l’intelligence artificielle et de la robotique (GPU, processeurs neuromorphiques).
- Nous appelons à reconstruire des filières nationales et publiques coopérant à l’échelle européenne dans les équipements de télécom et de réseau. Il s’agit de garantir la souveraineté sur les développements techniques et technologiques.
- Nous favoriserons la construction de filières industrielles du numérique, autour des nouvelles technologiques telles que le quantique.
- Nous défendons la taxation des flux et stockages de données numériques, notamment des grands data centers, à proportion de leur contribution au réchauffement climatique. Et nous souhaitons avancer vers le contrôle public sous gestion démocratique des infrastructures numériques essentielles, réseaux et data centers.
- Nous voulons que le numérique vienne appuyer la souveraineté agricole et soutenons un usage raisonné des technologies, notamment spatiales d’observation et géolocalisation. Cela permettrait, par exemple, de mieux réguler la quantité d’intrants et l’irrigation des sols.
- Nous voulons développer notre indépendance et notre souveraineté en matière de géolocalisation, observation et télécommunications spatiales, en relançant notamment et achevant le programme Galileo, actuellement réalisé à seulement 20%, en soutenant la réalisation sous véritable contrôle public du projet IRIS2, et plus globalement en défendant une politique spatiale européenne ambitieuse et souveraine.
- Nous luttons contre l’obsolescence programmée, en favorisant les matériels électroniques reconditionnés, à commencer par les institutions de l’Union européenne et dans les programmes bénéficiant de fonds européens. Et nous soutenons, à cette fin, le développement de programmes de recherche visant à bien comprendre le cycle de vie des produits et équipements de la chaîne numérique et déterminer la manière d’en optimiser l’usage socialement utile en réduisant les impacts environnementaux.
- Face à la vague de l’intelligence artificielle, nous voulons mettre en place des garde-fous démocratiques permettant d’assurer leur déploiement utile à la société et la maîtrise de leurs effets potentiellement destructeurs, notamment en termes d’emplois. Des garde-fous basés sur des critères de défense de l’intérêt général doivent être mis en place intégrant :
- La formation sur ces questions des professionnelles et professionnels et leur mise en débat à l’échelle de toute la société.
- La constitution d’une plateforme européenne d’audit des algorithmes, en favorisant pour cela les logiciels en source ouverte, et plus globalement en développant les moyens publics de suivi et anticipation des impacts sociaux et environnementaux des technologies numériques. Notre ambition est de mettre en place au plus tôt les réglementations nécessaires à la maîtrise sociale et démocratique de domaines en évolution rapide.
Ecologie au centre

Tête de liste : Jean Marc Governatori
Propositions :
- Protéger l’humain et l’emploi face au développement de l’IA et du numérique.
- Garantir notre cybersécurité tout en préservant la liberté du Web.
- Défendre les libertés individuelles, la participation citoyenne et protéger nos données personnelles.
Méthodologie
- Dans un premier temps, notre rédaction pris contact avec les responsables presse des listes. Objectif : obtenir les points-clés de leur programme sur les enjeux liés au numérique - une démarche souvent restée sans réponse.
- Nous avons alors parcouru les sites Internet, programmes papier reçus par la poste et autres documents mis à disposition pour clarifier leurs intentions. Les propositions listées ici ont été retranscrites à partir de ces diverses ressources.
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Références :
- Pour humanité souveraine
- Décidons Nous-Mêmes ! – Brisons nos chaînes, reprenons notre liberté : la démocratie réelle, la responsabilité de tous !
- Votez Marion ! aux élections européennes 2024
- Européennes 2024 - L'Union populaire - La France insoumise
- Vivement le 9 juin ! - Jordan Bardella - Européennes 2024
- Ecologie 2024 - Marie Toussaint 2024
- Parti animaliste - Les animaux comptent, votre voix aussi
- Parti Pirate - Européennes 2024
- Le 9 juin, nous avons Besoin d'Europe
- Pace - parti des citoyens européens, pour l’armée européenne, pour l’Europe sociale, pour la planète !
- Équinoxe - Le premier parti dans un monde fini
- Écologie Positive et Territoires
- Profession de foi de la Liste ASSELINEAU-Frexit, pour le pouvoir d'achat et pour la paix - UPR
- Pour Une Autre Europe
- les Républicains - Elections européennes - Programme
- Elections européennes - Portail de Lutte Ouvrière
- Changer l'Europe
- NLP - Nous le Peuple - Liste citoyenne aux européennes
- NPA Révolutionnaires
- PT - Pour le socialisme, la République et la démocratie, pour l'Internationale ouvrière
- Non ! Prenons-nous en mains – Liste citoyenne aux élections européennes 2024
- Réveiller l’europe avec Raphaël Glucksmann
- Association Nationale des Communistes - Forum Communiste pour favoriser le débat...
- Association France Libre | elections europeennes 2024
- Europe Territoires Ecologie - Europe Territoire Ecologie
- La Ruche Citoyenne
- Léon Deffontaines
- Défendre les enfants - liste officielle aux élections européennes 2024
- Ecologie au centre et Europe Ensemble – Vos Ecologistes pour une Majorité européenne - Liste européenne 2024 Ecologie au centre – Europe Ensemble
- L'espéranto, notre langue commune – Le site de campagne du mouvement Europe Démocratie Espéranto
- LDF - Liberté Démocratique Française
[Photo de couverture : Parlement Européen]
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