Amende record pour Google : la France rappelle que les règles européennes s’appliquent à tous

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Léna JauzeLéna Jauze

Amende record pour Google : la France rappelle que les règles européennes s’appliquent à tous

3 septembre 2025 : la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a condamné Google à 325 millions d’euros d’amende. C’est une sanction record qui tombe alors que Donald Trump accuse l’Europe de discriminer la tech américaine.

Google s’est vu infliger cette amende pour ne pas avoir suffisamment protégé les données personnelles de ses utilisateurs·rices. La CNIL met deux pratiques en cause : l’insertion de publicités dans Gmail sans consentement, et la pose automatique de cookies à la création d’un compte. Les cookies permettent de suivre la navigation des internautes et de collecter leurs informations personnelles, en vue de personnaliser la publicité ou améliorer les services.

Google doit corriger ces pratiques sous six mois, sous peine d’une astreinte quotidienne de 100 000 €. De son côté, l’entreprise assure que les utilisateurs·rices disposent déjà de moyens de contrôle et que ses interfaces ont été simplifiées.

Encadrer les géants

Cette sanction s’inscrit dans un contexte d'efforts européens pour encadrer les grandes entreprises du numérique, avec des règles comme le RGPD (règlement général sur la protection des données), le Digital Services Act (DSA) et le Digital Markets Act (DMA). Elle montre que les règles européennes s’appliquent à tous, y compris aux géants américains.

Un bras de fer au-delà des cookies

Cette décision intervient toutefois dans un contexte de tensions. Lundi 25 août, Donald Trump a menacé les pays « discriminant la tech américaine » de droits de douane supplémentaires sur les produits européens, ainsi que des restrictions à l’exportation de technologies et de puces américaines. En réponse, le 29 août, Emmanuel Macron a répondu fermement  : « Nous n’allons pas laisser d’autres décider pour nous. La régulation est du ressort de nos parlements nationaux et du Parlement européen. Si des mesures coercitives étaient prises, elles appelleraient une riposte. »

L’Europe a frappé Google au portefeuille. Reste à voir si Washington laissera son champion payer le prix de la régulation.

Références :

[Photo de couverture : Matthew Kwong]

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