Streaming & écologie : Comprendre et agir pour réduire son impact environnemental
Le divertissement numérique est devenu un standard, les plateformes de vidéo à la demande comme Netflix connaissent une popularité croissante. Usage majeur d'Internet, ces nouvelles pratiques questionnent sur leur impact environnemental. Voici quelques gestes à mettre en place pour le réduire.
L'impact méconnu du streaming vidéo : le cas de Netflix
En 2022, la vidéo représentait 60% du trafic internet, soit plus de 300 millions de tonnes de CO2 par an et générerait 1% des émissions mondiales des gaz à effet de serre.
Malgré son côté virtuel et dématérialisé, le streaming a un impact environnemental de plus en plus important. Avec un catalogue de contenu de plus en plus conséquent, les utilisateurs·rices passent de plus en plus d'heures à regarder des séries ou des films sur Netflix, Prime Vidéo ou OCS.
Pourtant, derrière chaque vidéo en ligne se cachent des équipements permettant sa bonne diffusion :
- les centres de données : pour stocker les vidéos et les plateformes qui les hébergent,
- les réseaux : infrastructures permettant d'amener le contenu chez l'utilisateur·rice,
- l'appareil utilisé pour le visionnage.
Tous ont des répercussions significatives.
Sachant qu'un·e abonné·e reste 3,2 heures par jour soit plus de 22 heures par semaine en moyenne sur Netflix (en 2020), l'ADEME évalue à 36 kgCO2e par an les conséquences d'un tel usage en France (sans tenir compte de l'impact de la fabrication de l'appareil utilisé).

Pour s'en faire une meilleure idée, cela correspondrait à plus de 15 254 km parcourus en train, à la conception de presque 6 t-shirts ou encore à la fabrication de 135 litres d'eau en bouteille.
Ces données peuvent fluctuer en fonction du mix énergétique du pays (charbon vs nucléaire), du terminal utilisé (TV, tablette, smartphone) ainsi que de la connexion internet choisie (4G/5G ou Wifi/Ethernet).
Quelques gestes simples à adopter
Réduire son temps d'écran
La plus évidente des actions serait la sobriété : passer moins de temps devant Netflix. Pour cela, il faudrait lutter contre l'engrenage mis en place par l'entreprise pour nous inciter à rester toujours plus longtemps devant l'écran. Il est possible de désactiver la lecture automatique du prochain épisode en allant dans les paramètres des profils utilisateurs.
Ainsi, on supprime le biais cognitif du choix par défaut. Il est plus confortable pour notre cerveau de ne pas prendre de décision et donc de laisser le mode automatique.
On peut également se fixer des limites en planifiant un nombre d'épisodes ou de films à ne pas dépasser.
Préférer une connexion Wifi ou Ethernet
On peut privilégier une connexion Wifi ou par câble Ethernet plutôt que d'utiliser la 4G/5G pour visionner son film ou sa série. Les données mobiles consommeraient 23 fois plus d'énergie pour effectuer une même tâche que le Wifi.
Télécharger son contenu
Il est possible de télécharger en amont son contenu lorsque l'on est raccordé à sa box Internet pour les regarder plus tard sans connexion et éviter ainsi le streaming.
Le téléchargement peut aussi être pertinent pour des vidéos que l'on visionne régulièrement, par exemple le dessin animé préféré d'un enfant. Car une vidéo en streaming sera (re)téléchargée autant de fois qu'elle sera vue, sauf si on la pré-télécharge en amont pour pouvoir la visionner hors ligne. C'est une façon assez simple d'éviter une dépense énergétique superflue.
Privilégier une image en moindre résolution
Autre geste qui peut aider à diminuer son impact : réduire la définition de la vidéo visionnée. Regarder un film en 4K sur son smartphone n'est pas forcément nécessaire. La synchronisation du son et l'ajout de sous-titres demandent beaucoup de ressources auprès de nombreux composants du téléphone comme le processeur. Le téléphone pourrait saturer et/ou devenir lent, au risque de rater un appel qui ne pourra être traité à temps car la personne aura raccroché.
Cette haute résolution nécessite également beaucoup d'énergie. La batterie va se vider rapidement, ce qui peut réduire sa durée de vie. Il est très facile de s'en passer sans que cela perturbe la lecture de ce que l'on visionne.
Selon Netflix, un film visionné en haute qualité consommerait 3 Go par heure et jusqu'à 7 Go en 4K. Mieux vaut donc choisir une qualité d'image adaptée à la taille de son appareil.
En adoptant ces gestes, nous devenons des moteurs du changement. L’heure est venue de repenser notre façon de consommer du contenu en ligne pour un numérique plus responsable et durable.
[Photo de couverture : Solen Feyissa]
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