Droits d'auteur : le New York Times attaque ChatGPT tandis qu'OpenAI se pose en défenseur de la presse
27 décembre 2023 : le New York Times, journal américain réputé, dépose une plainte concernant l'utilisation de millions d'articles réservées à ses abonné·es par l'agent conversationnel ChatGPT. OpenAI, créateur de cette intelligence artificielle, a publié une réponse sur son site le 8 janvier 2024. Voici ce qu'affirment ses équipes :
ChatGPT, soutien de la presse
OpenAI indique avoir longuement collaboré auprès des organismes de presse pour concevoir et améliorer son robot conversationnel. Selon la firme, un tel outil sert aussi bien ses propres intérêts que ceux de la presse. Il permettrait ainsi d'automatiser les tâches les plus chronophages pour les journalistes, de privilégier une actualité en direct, et d'offrir aux médias de nouvelles manières de communiquer avec leurs lecteurs·rices.
Une telle collaboration permet aussi d'alimenter l'algorithme avec des articles réservés aux abonné·es pour mieux faire comprendre à celui-ci le contexte actuel. C'est justement ce dernier point qui a poussé le New York Times à porter plainte pour violation de ses droits d'auteurs.
Un outil respectueux des règlementations
Concernant l'appropriation d'articles de presse publiques, l'entreprise soutient que l’entraînement de ses algorithmes se plie au fair use.
Aux États-Unis, le fair use est un ensemble de règles de droit, d'origine législative et jurisprudentielle qui apportent des limitations et des exceptions aux droits exclusifs de l'auteur sur son œuvre (droit d'auteur). Il essaie de prendre en compte à la fois les intérêts des bénéficiaires des droits d'auteur et l'intérêt public, pour la distribution de travaux créatifs, en autorisant certains usages qui seraient autrement considérés comme illégaux.
Source : Wikipedia
OpenAI ajoute que de nombreux pays, ainsi que l'UE, ont fait adopter des lois permettant aux intelligences artificielles de s'entraîner sur des œuvres originales.
En dehors de l'aspect légal, OpenAI défend le devoir de donner accès à des millions de personnes aux informations. Toutefois, l'outil laisse la possibilité aux journaux d'exclure les liens de leurs sites dans le modèle d'entraînement de ChatGPT.
Le New York Times aurait manipulé ChatGPT pour induire des "régurgitations"
Il arrive que ChatGPT reproduise mot pour mot certains textes dans ses réponses, un phénomène qualifié de "régurgitation". OpenAI le décrit comme un bug rare et précise que l'outil apprend en faisant des erreurs, tandis que ses développeurs font en sorte que cela ne se reproduise plus.
Bien que le New York Times ait accusé directement l'outil de plagiat, OpenAI soulève qu'aucun article spécifique n'a été rapporté comme preuve. Selon l'entreprise, le journal aurait utilisé à de multiples reprises des prompts spécifiques pour pousser l'outil au plagiat.
La bataille juridique qui s'amorce, sur le terrain des droits d'auteur, pourrait avoir des répercussions majeures dans les prochaines années. A la fois pour les organismes de presse, et les entreprises créant et développant une intelligence artificielle.
Références :
- France 24 - ChatGPT et droits d’auteur : le New York Times, héraut de la liberté de la presse
- OpenAIn - OpenAI and journalism
- OpenAI - Procédure de retrait
- Directive (UE) 2019/790 du Parlement Européen et du Conseil du 17 avril 2019 sur le droit d'auteur et les droits voisins dans le marché unique numérique
- Fair Use - Wikipedia
[Photo de couverture : Natalia Y.]
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