Le numérique hors des écrans : nos recommandations culturelles d'octobre
L'intelligence artificielle au cœur d'une exposition parisienne et d'un film français de science-fiction, mais aussi un ouvrage pour stopper ce geste du pouce qui fait défiler des contenus à l'infini sur nos écrans : découvrez nos recommandations culturelles du mois.
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Le livre : Arrête de scroller pour de bon ! de Charlie Haid, en librairie depuis le 1er octobre

L’un de vos écrans a sans doute déjà affiché son visage, vos enceintes ou votre casque transmis le son de sa voix. Pourtant, il vous conseille désormais de vous éloigner de votre smartphone, et vous donne même une foultitude de recommandations pour vous aider à prendre vos distances avec votre appareil. Lui, c'est Charlie Haid : d’abord repéré sur les réseaux sociaux et porté par deux millions de suiveurs·ses sur TikTok, il a publié, mercredi 1er octobre 2025, Arrête de scroller pour de bon !, un livre édité par Albin Michel (15,90 €).
« Je suis passé de dix heures à une heure de temps d’écran par jour », raconte le mentaliste originaire de Hyères, dans le Var, se présentant ainsi comme sevré de sa dépendance passée. D’ailleurs, le jeune homme déclare utiliser l’expression « addiction au téléphone », pourtant « un abus de langage » car comme il l’explique, « officiellement, aucune addiction au téléphone n’est reconnue par le DSM 5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) ».
Charlie Haid s’escrime toutefois à proposer une méthode pour « décrocher » du smartphone en quarante-huit heures seulement. L’auteur ne veut pas se contenter de présenter « une suite de petites techniques ou de hacks ». À ses yeux, la lecture de son ouvrage doit opérer « un changement plus radical » chez ses lecteurs·rices, sans les enjoindre à supprimer le téléphone de leur vie. L’objectif semble ambitieux : en 160 pages, il espère en finir avec le doomscrolling. Le temps nous dira s'il a mené à bien sa mission.
L'exposition : Intelligence Artificielle à la Cité des sciences et de l’industrie (3 octobre - 30 novembre)

« Le sujet de l’IA est devenu omniprésent dans les débats contemporains. Il participe à beaucoup de questionnements de notre époque », indique Sophie Lécuyer, directrice des expositions à la Cité des sciences et de l’industrie, située dans le 19e arrondissement de Paris. La responsable et son établissement présentent donc, depuis vendredi 3 octobre et jusqu’au 30 novembre 2025, l’accrochage Intelligence artificielle afin de « permettre aux visiteurs de réfléchir à ce propos ».
Ce dernier, conçu en collaboration avec le musée toulousain du Quai des savoirs, cherche à marcher sur deux jambes : d’un côté, il souhaite s’adresser aux néophytes avec « un langage simple », dixit Sophie Lécuyer. De l’autre, il veut aussi permettre aux connaisseurs de « s’y retrouver ». Pour ce faire, l'exposition Intelligence artificielle multiplie les approches sur la relation humain-machine, les datas, les effets sur les métiers et l’environnement, etc.
« Nous voulons en définitive montrer la dualité de l’IA : ses promesses et ses angoisses, ses craintes et ses fantasmes », poursuit Sophie Lécuyer. Une mission adaptée à la Cité des sciences et de l’industrie, dont les accrochages s’axent évidemment sur les aspects scientifiques et techniques. Les curieux·ses et convaincu·es pourront ainsi poursuivre leur visite vers l’exposition permanente consacrée aux robots, visant à « saisir les enjeux de la robotique contemporaine ».
Le film : Chien 51 de Cédric Jimenez, au cinéma depuis le 15 octobre

Dans la lignée du film Minority Report de Steven Spielberg (2002) ou du 1984 de George Orwell (1949), le nouveau long-métrage du réalisateur de Bac Nord (2020) tisse sa trame dans une société de technologie numérique et de surveillance accrue, entre Paris et Montreuil (Seine-Saint-Denis). La région est divisée en trois zones, du centre vers la périphérie, de la richesse vers la pauvreté, et se trouve segmentée par des checkpoints où la reconnaissance faciale régit les allées et venues de tous·tes.
L’intrigue de Chien 51 est habitée par deux personnages principaux : Salia (Adèle Exarchopoulos) et Zem (Gilles Lelouche). Dans cette société où le système d’intelligence artificielle Alma a révolutionné l’ensemble de la chaîne policière et la résolution de crimes, ces enquêteurs·rices issu·es de zones sociales différentes se retrouvent arrimé·es pour résoudre une même affaire. Le créateur d'Alma est retrouvé assassiné dans la cour de son domicile et la mission de retrouver le·la coupable leur incombe.
Breakwalls, le mouvement d’opposition à Alma porté par John Mafram (Louis Garrel) se retrouve logiquement au cœur des suspicions. Mais les enquêteurs·rices découvrent une affaire beaucoup plus complexe, où les bracelets d’identification et les contrôles oculaires nourris d’IA se révèlent inopérants. Cette dystopie porte l’ensemble des questionnements intemporels sur l’avancée de la machine dans la société humaine. Même s’il ne révolutionne pas son genre, Chien 51 vaut le visionnage - et ce, malgré les critiques acerbes à son encontre.
Références :
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