Rapportez votre ordinateur pro à la maison pour réduire votre empreinte carbone
Tout utiliser en double est devenu banal. 2 ordinateurs, 2 smartphones : l'un pour le travail, l'autre pour un usage personnel. Pour réduire l'impact environnemental de nos appareils électroniques, pourquoi ne pas les mutualiser ? Des solutions existent, permettant à la fois aux entreprises et aux salarié·es de s'y retrouver.
Les entreprises équipent régulièrement leurs collaborateurs·rices en appareils électroniques modernes, espérant ainsi améliorer leur travail. Une pratique à l'impact carbone non négligeable lorsque l'on sait qu'il faut mobiliser 800 Kg de matières premières pour fabriquer un ordinateur portable de 2 Kg.
Pour y remédier, certains concepts ont émergé : le BYOD (Bring Your Own Device - "apportez votre propre appareil électronique") ou encore le COPE (Corporate Owned, Personnally Enabled - "propriété de l'entreprise, avec un usage personnel autorisé"). Ces solutions permettent de fusionner les usages professionnels et personnels, réduisant ainsi le nombre d'appareils nécessaires.
Si ces pratiques limitent l'impact environnemental et offrent des avantages économiques, elles exigent également une attention particulière quant à la sécurité des données et à la vie privée. Chaque entreprise doit donc opter pour l'option la plus adaptée à ses besoins et priorités.
COPE "Corporate Owned, Personally Enabled" : utiliser ses terminaux professionnels pour son usage personnel
Dans ce schéma, l'entreprise achète du matériel professionnel (smartphone, ordinateur...) et autorise ses collaborateurs·rices à les utiliser à des fins personnelles.
Avec cette pratique, de la même façon qu'avec le BYOD, la frontière entre vie professionnelle et vie privée s'estompe. Mais dans cette configuration, l'entreprise bénéficie d'un avantage : elle peut choisir la marque et le fournisseur du matériel au lieu de dépendre des choix des collaborateurs·rices.
Un frein pour certain·es employé·es
L'entreprise possédant les terminaux, certain·es salarié·es préfèrent ne pas y stocker de données trop personnelles, ni l'utiliser pour leurs échanges privés. Le risque étant que leurs photos, SMS ou e-mails soient malencontreusement consultés par leur employeur.
Un contrôle facilité
Puisque l'employeur fournit les appareils électroniques, il est libre d'y installer les éléments de sécurité jugés nécessaires (blocage de certaines applications ou téléchargements...).
Il peut être recommandé de venir compartimenter l'appareil. Celui-ci dispose alors de deux espaces cloisonnés et sécurisés par des codes :
- l'un dédié à l'usage professionnel. Il pourra ainsi être supprimé à distance en cas de vol ou perte. La DSI (Direction des Systèmes d'Information) a un droit de regard sur les applications téléchargées à l'intérieur, et peut effectuer une maintenance et appliquer des mises à jour pour optimiser sa sécurité.
- L'autre réservé à l'usage personnel. L'entreprise ne peut y avoir accès, ce qui assure une protection de la vie privée.
Il est possible de conteneuriser le téléphone grâce à un logiciel de MDM (Mobile Device Management - "gestion des terminaux mobiles") comme VMware Workspace ONE (AirWatch), Microsoft Intune ou Headwind MDM (en open source).
CYOD - "Choose Your Own Device" : l'entre-deux
Avec ce fonctionnement, l'employeur met à la disposition des collaborateurs·rices une liste de terminaux : ils·elles peuvent sélectionner le smartphone et / ou l'ordinateur de leur choix. Dans ce cas, l'entreprise reste propriétaire de l'équipement. Cette pratique permet de réduire le temps de prise en main de l'appareil, et donc de formation, si le·la salarié· e choisit un modèle qu'il connaît déjà.
La société peut ainsi contrôler le choix des appareils en ne proposant que des modèles qu'elle approuve. En revanche, cela peut demander à la DSI un temps de travail plus conséquent pour s'adapter à un parc hétérogène de modèles.
En ce qui concerne les téléphones, une partie du forfait peut également être laissé à la charge du·de la salarié·e.
Finalement, il n'existe pas de solution universelle :
- si la sécurité des données est primordiale, on optera plutôt pour un COPE.
- Ceux préférant limiter leur budget privilégieront un BYOD.
- Enfin, le CYOD existe pour les structures préférant une solution intermédiaire.
Quelle que soit la solution retenue, elle participe à économiser le nombre d'appareils électroniques en service : un geste qui compte pour un numérique plus responsable.
Références :
[Photo de couverture : Brooke Cagle]
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