32 millions d'euros d'amende pour "surveillance excessivement intrusive" : Amazon proteste contre la décision de la CNIL

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32 millions d'euros d'amende pour "surveillance excessivement intrusive" : Amazon proteste contre la décision de la CNIL

Janvier 2024 : le géant de l'e-commerce Amazon s'insurge contre l'amende qui lui a été infligée par la CNIL (Commission nationale de l’Information et des Libertés) fin 2023. En cause : une surveillance trop pressante des activités de ses salarié·es.

Le 27 décembre 2023, la CNIL imposait à Amazon une sanction s’élevant à 32 millions d’euros, notamment pour avoir illicitement mis en place « un système de surveillance de l’activité et des performances des salariés excessivement intrusif » dans ses entrepôts de grande taille en France (Amazon France Logistique).

Dans le cadre de son activité et en vue d’atteindre ses objectifs, Amazon a établi un puissant système de contrôle de ses salarié·es. Au programme : l’utilisation de scanners par les salarié·es dans les entrepôts, afin de d’évaluer en temps réel la qualité du travail, la productivité et les périodes d’inactivité de chacun·e.

A la suite de plaintes provenant d’employé·s de la filiale, la CNIL s’est penchée sur l’affaire. Elle a jugé ce système de suivi abusif et démesuré, d’autant plus que les données recueillies concernant les salarié·es sont sauvegardées pendant 31 jours.

Compte tenu de la permanence des traitements de données, de l’impact de la surveillance et de la pression exercée sur les salarié·es, contrevenant au RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), une sanction à l’égard d’Amazon était inévitable.

Le 22 janvier 2024, Amazon a publié sur son site une déclaration indiquant son désaccord avec la décision de la CNIL et son intention de faire appel. La firme précise pourtant sa décision de modifier voire supprimer deux des indicateurs pointés du doigt :

  • "En réponse aux interrogations de la CNIL, nous allons désactiver cet indicateur."
  • "Dans le cadre des modifications que nous avons proposées à la CNIL, nous allons étendre le seuil de déclenchement de cet indicateur de 10 minutes à 30 minutes."

Autant de signaux pouvant être interprétés comme des tentatives de conciliation, afin de revoir à la baisse le montant de l'amende infligée. Reste à savoir si la CNIL en tiendra compte pour modifier sa décision.

Références :

[Photo de couverture : Parker Coffman]

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