TikTok protège-t-il suffisamment les jeunes utilisateurs ? La Commission Européenne lance une enquête
19 février 2024 : le réseau social chinois TikTok se retrouve à nouveau dans le viseur de l'Union Européenne. Le manque de vigilance de la plateforme concernant la protection des mineur·es sur Internet se trouve au cœur de l'enquête lancée par la Commission européenne.
Cette investigation visera à déterminer si la plateforme chinoise, comptant 134 millions d’utilisateurs mensuels au sein de l’UE :
- protège suffisamment les mineur·es des contenus problématiques,
- adapte ou non son algorithme de diffusion,
- met en place des outils de vérification raisonnables, proportionnés et efficaces.
Autre volet de l'investigation :
L'enquête porte sur des manquements présumés à l'obligation d'accorder aux chercheurs l'accès aux données de TikTok lorsque celles-ci sont accessibles au public, comme le prévoit l'article 40 du règlement sur les services numériques.
Communiqué de presse de la Commission européenne
Parmi les éléments reprochés à TikTok : la diffusion de contenus inappropriés pouvant heurter la sensibilité des mineur·es. Sans parler de la puissance des algorithmes de recommandation et de personnalisation régissant la plateforme. Autant d'outils susceptibles d'enfermer progressivement les utilisateurs·rices dans une spirale de contenus négatifs, voire dangereux. Ces algorithmes, favorisant également l’apparition de comportements addictifs, peuvent impacter la santé mentale des plus jeunes.
La sécurité et le bien-être des utilisateurs en ligne en Europe sont cruciaux. TikTok doit se pencher sur les services qu’il propose et examiner attentivement les risques qu’ils comportent pour les utilisateurs, jeunes ou vieux.
Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe adaptée à l’ère du numérique
Autre interrogation au cœur de l’enquête : la plateforme chinoise assure-t-elle un niveau suffisamment élevé de vie privée, de sûreté et de sécurité numérique ? Qu’en est-t-il de la protection des données des utilisateurs·rices ? Autant de questions auxquelles l'enquête devra répondre au regard des grands principes du DSA (Digital Services Act), un règlement européen sur les services numériques entré en vigueur le 17 février 2024.
En cas de violation du DSA, les plateformes s’exposent à de lourdes amendes : jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial. Ces sanctions visent à garantir une meilleure protection des utilisateurs·rices (notamment mineur·es). Des violations graves et répétées peuvent même entraîner une intertdiction totale pour la plateforme d’opérer en Europe.
Références :
[Photo de couverture : montage réalisé à partir d'une photo de Solen Feyissa]
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