Le numérique hors des écrans : nos recommandations culturelles de décembre
En ce mois de décembre 2025, plusieurs musées et lieux d'exposition en France mettent en avant les arts numériques : cap sur Paris, Caen et Angers.
10 décembre 2025

À Caen, du 4 au 21 décembre 2025 : le festival ]interstice[
Les arts numériques font partie des plus largement diffusés sur le territoire français. La dix-neuvième édition du festival ]interstice[, organisée du jeudi 4 au dimanche 21 décembre 2025, en constitue une nouvelle preuve. Cet événement, autoproclamé "rencontre des inclassables", amène ainsi à Caen (Calvados) plusieurs créations contemporaines et récentes de ce nouveau champ culturel. Il s’inscrit, cette année, dans le cadre historique du millénaire de la cité normande.
Le festival ]interstice[ propose notamment deux parcours d’exposition en accès libre du mercredi au dimanche, de 14 h à 18 h. Le public peut, par exemple, y découvrir l’installation des Infinite Pendulums de l’artiste français Virgile Abela, participant des résidences de création Arts et sciences. Cette œuvre, présentée comme « générative et vibratoire », montre « la transdiciplinarité du travail [de son auteur] sur le temps, l’acoustique, la matière et la programmation informatique ».

De son côté, la créatrice Ludmila Postel présente Entropie, décrit comme « un dispositif artistique en cours d’expérimentation, pensé comme une expérience hybride entre monde réel et métavers ». Quant à Myriam Bleau, elle montre Unfold : « une structure écranique complexe, repliée sur elle-même, qui échappe à la traditionnelle bidimensionnalité des écrans omniprésents dans nos sociétés ». En définitive, grâce à sa diversité, ]interstice[ permet tout autant d’introduire les néophytes à ce type de créations que de nourrir les appétits des connaisseurs⸱ses.
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Au Musée des Beaux-Arts d'Angers, du 13 juin 2025 au 18 janvier 2026 : Digital Floralia
Il faut s’imaginer marcher sur une vaste étendue herbeuse, parsemée par des îlots de diverses floraisons printanières. Les projections florales au sol interagissent avec les mouvements de chacun⸱e : les pas des promeneurs⸱ses laissent des traces à la surface de la prairie, écrasent certaines fleurs. Flower Power IA de Miguel Chevalier est une expérience accessible aux visiteurs⸱ses du Musée des Beaux-Arts d’Angers (Maine-et-Loire), dans le cadre de l’exposition Digital Floralia (13 juin 2025 - 18 janvier 2026).
Pendant six mois, l’institution ligérienne est ainsi changée en « un espace de découverte et d’expérimentation dédié à l’art numérique et virtuel ». Les « œuvres immersives et interactives » de Miguel Chevalier, l’un des noms les plus importants de ce domaine en France, réalisées grâce à des techniques contemporaines (comme la réalité virtuelle, les algorithmes génératifs et l’intelligence artificielle) introduisent à la diversité et à la variété de ce nouveau champ culturel.
Comme le titre de l’exposition le suggère, la question principale repose sur les relations entre la nature, le floral et l’artifice. Le Musée des Beaux-Arts se positionne ainsi « entre tradition et futur », avec d’une part, « une iconographie florale riche et foisonnante » et, d’autre part, des « techniques novatrices », à savoir des impressions 3D et des logiciels spécifiques pour ce genre de création. Un art numérique qui offre aussi un avant-goût de printemps en cette fin d’automne.

Au Centquatre (Paris) du 11 octobre 2025 au 11 janvier 2026 : Illusions retrouvées
Dans le cadre de la biennale internationale des arts numériques de la Région Île-de-France, intitulée Illusions retrouvées, le Centquatre (Paris 19e) présente une exposition « croisant les intelligences artificielles, la nature régénérée et les sciences-fictions positives ». Cet accroche se situe « dans un monde révolutionné par les technologies numériques », où « l’illusion se révèle comme un outil critique, spéculatif et poétique ». Tout un programme.
Plusieurs œuvres créées en cette année 2025 sont ainsi affichées. Par exemple Hommage à Margaret Cavendish, signé par Inook et Ask Mona, s’intéresse à la baronne pionnière de la science-fiction au XVIIème siècle. Deux portraits animés se font face, l’un de l’intéressée et l’autre d’une descendante potentielle. Le public est invité à échanger avec cette femme d’un autre temps, à l’aide d’un agent conversationnel pensé pour l’occasion. Les anachronismes et autres ponts temporels deviennent ici fascinants.

Autres exemples : l’installation audiovisuelle Plant Being, générée in extenso par une plante. Phygital Studio, à la création, capte l’activité électrique naturelle de l’être vivant et le transforme « de manière onirique » en sons et images. De leur côté, les artistes Caroline Delétoille, Aurore Young et Céline Boisserie-Lacroix ont conçu un ensemble d’œuvres tournant autour de la physique quantique. La visite de l’exposition au Centquatre permet d’appréhender l’ensemble des pans de la création numérique contemporaine.
Références :
Festival ]interstice[
Site du festivalMusées d'Angers
Digital FloraliaBiennale Némo
Les illusions retrouvées