Energie grise : découvrez la face cachée de vos appareils

Dès que l’on commence à acheter ses propres équipements et à payer soi-même ses factures, en général une prise de conscience se produit. On passe d’ado insouciant à adulte (plus ou moins) responsable, et on se retrouve à dire des choses comme « c’est pas Versailles ici ! ». Bref, on réalise que toute consommation – d’énergie, notamment – entraîne des dépenses.

Traquer les appareils énergivores et adopter des réflexes économiques

A l’achat

Dès lors, on commence à faire un peu plus attention à ce que l’on achète. Ainsi, les étiquettes qui indiquent la classe énergétique des appareils sont devenus indispensables pour faire un choix éclairé. Car une consommation électrique moins gourmande aura un impact réel sur la facture d’électricité. De même, les appareils qui optimisent leur consommation d’eau (lave-linge, lave-vaisselle) permettent de réaliser des économies substantielles sur la facture d’eau.

On peut aussi choisir de se passer de certains appareils, tout simplement. Par exemple le sèche-linge, énergivore et complètement facultatif quand on possède un bon vieux tancarville – qui ne consomme rien et n’abîme pas les vêtements !

A l’usage

Une fois ces appareils installés, certains réflexes peuvent contribuer à minimiser leur consommation tout au long de leur durée de vie. Par exemple :

• Débrancher tous les appareils électriques, qui restent habituellement en veille et consomment alors à blanc (coucou la petite diode rouge…)
• Opter pour un cycle rapide / économique (en fonction des machines à laver) et utiliser un programme à 30°.
• Installer des ampoules à économie d’énergie.
• Entretenir ses appareils : dégivrer le frigo / congélateur, enlever le calcaire du lave linge et de la bouilloire (coucou le vinaigre blanc ), etc.

Prendre conscience de l’énergie grise et adapter sa consommation

Qu’est-ce que l’énergie grise ?

Etape 0 : une entreprise imagine un produit dans ses bureaux. Etape 6 : un consommateur achète ce produit dans un supermarché. Entre-temps, différentes phases ont été nécessaires à la réalisation du produit, et à son acheminement dans un point de vente.

• Pour élaborer un produit, il faut bien entendu des matières premières. Celles-ci doivent-être extraites (à quel endroit ? Dans quelles conditions ?) puis expédiées sur le lieu de production (par quels moyens ?).
• Il faut ensuite transformer ces matières premières en composants. Puis assembler ceux-ci pour réaliser un produit fini (qui s’en occupe ? Dans quelles conditions ?).
• Le produit fini est à son tour transporté sur ses lieux de vente (par quels moyens ?) et mis à disposition des clients .

Chacune de ces étapes exige des dépenses d’énergies, sans parler de leur impact sur l’environnement et les travailleurs. Habituellement ce cumul d‘énergie grise, incorporée au produit fini, est indiscernable au moment de l’achat. Sans compter la fin de vie du produit, qui constitue une étape supplémentaire génératrice d’énergie grise. Cet objet sera-t-il réutilisé, recyclé, détruit, laissé tel quel à l’abandon ?

Il y a donc, d’une part : une consommation d’énergie individuelle, en phase d’usage du produit. D’autre part : de multiples étapes « invisibles » et énergivores, en amont et en aval. Quand on combine les deux, on découvre une explosion de la consommation en ressources et en énergie qui donne le vertige.

Pour illustrer ces propos, voici un exposé très complet de Lucien Willemin lors d’une conférence TEDx consacrée à ce sujet. Je vous encourage à prendre un peu de temps pour regarder la vidéo en entier.

Tenir compte de l’énergie grise à l’achat et à l’usage

Avec tous ces éléments en tête, on comprend mieux pourquoi il faut choisir avec attention ses équipements. Et pourquoi il est crucial d’en prendre soin, de les faire durer le plus longtemps possible. A ce titre, les effets de mode et l’obsolescence programmée apparaissent comme des facteurs importants de gaspillage d’énergie et de ressources. A contrario, le marché de l’occasion prend soudain tout son sens. La sobriété aussi…